Propos racistes, affrontements, arrestations…les conséquences d’une décision étrange !
MOB (Le journal de Kabylie)-Propos racistes, affrontements, arrestations…les conséquences d’une décision étrange !
En effet, tout a commencé par l’étrange décision du président du MOB de
faire jouer son équipe contre le TP Mazembe loin de ses bases en
exposant ainsi les supporters Kabyles aux dangers potentiels d’une
délocalisation hasardeuse.
Première conséquence : les amoureux du club se sont vu obligés de
faire des centaines de kilomètres (par leurs propres moyens – souvent
dérisoires- pour beaucoup d’entre eux), pour ne pas laisser le club jouer
deux fois sans son public.
D’après le témoignage de l’un d’entre eux, beaucoup de fans se sont
déplacés à pied à 03h du matin (si ce n’est plutôt pour les plus éloignés)
pour être ne pas rater le trasnport. Du simple refus de certains
transporteurs de les laisser monter dans les bus, aux dangers et
escroqueries des restaurateurs routiers et passant par les bouchons
monstrueux durant le trajet, ils arrivèrent à Blida déjà tous éreintés.
Loin de leurs pays natal – deuxième conséquence – ils se virent
dépossédés de tout symbole de leur identité par la police coloniale. Et
cette fois, ce n’est pas seulement le drapeau kabyle qu’était dans le
collimateur des sérvices répressifs algériens, mais tout symbole de
l’amazighité ! Toujours selon notre témoin, tout ce qui est écrit en Tifinagh,
toute banderole relative à la Kabylie ou à Tamazgha – découverte-furent
saisis par les agents dans les feuilles serrées au niveau des entrées du
stade. Un comportement qui a fait demander à notre témoin le pourquoi de
l’officialisation de Tamazight, si le pouvoir algérien continue toujours
d’occulter et de combattre tout ce qui se rapporte à elle !
Mais la chose qui a fait plus de mal – surtout pour ceux qui croient
encore en une Algérie plurielle, unie et indivisible-, fut les propos plus que
racistes d’un policier à l’adresse de certains supporters : « rentrez dans
votre pays ! ».
Seulement cette fois, ces actes anti-kabyles constituent ont eu une
conséquence salutaire qui a permis à beaucoup d’entre les Kabyles de
découvrir la vraie nature coloniale du pouvoir d’Alger et de ces agents.
D’ailleurs c’est ce genre de propos et de comportements qui ont motivé un
supporter du MOB à écrire sur sa page facebook: «C'est Bon, C'est
Décidé ... Vive Le MAK , Vive La KABYLIE indépendante . » .
Seulement, il faut ajouter que malgré ces mesures draconiennes, les
MOBistes ont réussi à faire passer des drapeaux kabyles et des drapeaux
fédéraux amazighs et ils les ont exhibés fièrement dans les tribunes de
Tchaker…surement, c’était là la raison qui a contraint l’ENTV à faire en
sorte d'occulter honteusement les tribunes des MOBistes tout le long de la
transmission du match. D’ailleurs, la TV algérienne a poussé le ridicule
jusqu’à ne montrer que les danses des supporters congolais !
Mais il faut dire que cette bravoure et cette bravade des Kabyles
n’étaient pas sans conséquences. Car des affrontements avant, pendant
et après le match les ont opposés aux forces de l’ordre colonial.
Ces affrontements ont abouti – ultime et fâcheuse conséquence- à des
arrestations parmi les supporters du club kabyle. Pour rappel, certains ne
sont toujours pas relâchés !
Et au-delà de ces multiples arrestations, il y a ces blessures physiques
(un supporter aurait même perdu trois doigts selon une source) qui
laisseront certainement des séquelles psychologiques…des séquelles –il
faut le dire – qui resteront le dernier souci de ceux qu’ils les ont
provoquées !
En attendant l’ultime sursaut du peuple kabyle pour sa liberté et sa dignité,
il ne nous reste qu’à féliciter le MOB (joueurs et supporters) pour ses
exploits continentaux ; et en les assurant que désormais, il y a en Kabylie
une force qui ne se limite plus aux condamnations, mais qui travaille bel
et bien pour l’émancipation de notre peuple. Ainsi, ce qui vient de se
passer constituera sans le moindre doute une page de notre histoire que
nos écoles libres de demain enseigneront à nos enfants.
Le journal de Kabylie par Brahim Azi